Collection Zone Rouge. Prudence, L’Iroquoise. Début De La Saison Iv (10/12)

Aimerais-je être tatoué, c’est ce que je demande, suite à la proposition d’Anna de m’en faire un.
Rocco parti, j’ignore où pour faire quoi, souhaite que ce soit moi qui prenne la décision ?

• Celui-là, il est grand, ce serait douloureux dans mon dos, c’est ça qui me fait peur ?
• Un ange de la Mort-Homme, car j’ai aussi celui-là en femme, c’est ce que je choisirais si c’était pour moi.
Regarde celui qu’un tatoueur m’a fait à La Rochelle aux Francofolies !

Anna ouvre sa blouse me montrant sa paire de seins magnifique, chacun de ses tétons ornés d’une petite barrette en métal.
Je suis à deux doigts d’avancer ma main, mais j’évite d’avoir un geste pouvant penser à équivoque.
Encore un relent de mon ancienne vie.
De toute façon quelle femme depuis ma naissance à ouvert sa tunique ou sa robe pour me les montrer dans un premier temps.
Dans son dos, sur sa peau noire, une femme elle aussi avec des ailes tout en blanc, sans autres couleurs.

• Oui, mais si j’en accepte un c’est pour plaire à mon homme et mon homme, c’est Rocco.
• Je respecte ton choix, c’est calme en ce moment, il faudrait que nous commencions tout de suite pour être sûr qu’il soit fini au retour de Rocco.
Je le connais bien, il va vouloir reprendre sa route très vite.
• Alors, commençons quand tu le voudras !
Ça prendra longtemps.
• Tout dépend de ta résistance à la douleur.
• Et tes seins, tu les as percés !
• Non, c’est une amie.

Je suis un peu douillette, j’étais un peu douillette, je me suis bien améliorée depuis que je suis Brutus.
Au début, mes muscles me tiraient et il était fréquent qu’il s’arrête pour m’attendre. Dans les derniers jours avant que Tatie Danielle nous prenne en stop, sans être devant, je suivais allègrement.
Je peux parler de mes épaules qui me tiraient à cause du sac à dos.
Rocco me l’a équilibré, l’allégeant par la même occasion et maintenant la douleur a disparu.



• Enlève tes vêtements et allonge-toi sur le ventre, je tire le rideau nous isolant de la rue.
• Je suis nue, Rocco préfère que je sois toujours prête lorsqu’il a envie de moi.
• Il a raison, il faut toujours être prêt, je vais me changer.

Je me mets nue, c’est la première fois intégralement devant une fille.
Surtout une aussi jolie qu’elle.
Elle est passée dans une pièce et en ressort avec son pantalon sur lequel elle a passé une blouse comme les infirmières.

• Accroche-toi, je commence.

J’ai mes bras repliés sous ma tête, au début je sens seulement l’aiguille et je serre les dents.
Insidieusement, sa main passe sous mon corps et vient empaumer mon sein comme si ça lui permettait d’avoir plus de force avec sa main tenant l’appareil de tatouage.
La douleur qui était très supportable devient de plus en plus forte et je crispe mes dents.
Je me vois mal montrer à Rocco la moitié d’un tatouage à son retour.
Lorsque je pensais que c’était pour avoir plus de force qu’elle a employé, commence à devenir caresse.
La pointe de mon sein s’érige comme l’autre malgré qu’il se sente abandonner.

• Il faut que je repose ma main, je travaille rapidement pour te libérer le plus vite possible.

Sa main sous mon corps et sur mon sein reste en place, celle qu’elle veut reposer commence à me caresser les fesses.
Je raillais maman qui couche avec la bonne, à aucun moment avant que je comprenne qu’elles avaient des rapports intimes, je peux en faire de même.

• Tu aimes !
• Ça surprend, mais c’est bon.
• Je peux continuer !

Je devrais dire non, je suis en train d’accepter ce que maman doit faire avec Alice.
Sa main commence à s’égarer entre mes cuisses et sa main sur mon sein empoigne ma fraise et essaye de la caresser.
Je me soulève légèrement tendant la peau de mon dos.
La douleur augmente, mais assez diffuse pour que douleur et plaisir se confonde.

J’ai toujours ma tête dans mes bras, je vois qu’elle se penche vers moi, ma tête étant tournée vers elle.
Sa bouche aux lèvres un peu épaisse s’avance et finit par se souder.
Pour la première fois, j’embrasse une fille avec ma langue, noire en plus.
Je sens une boule sous ma langue.
Ma seule référence avec les filles noires, c’est Radia, une petite jeune fille dans notre classe qui est d’origine africaine, même si j’ignore sa véritable origine.
C’est vrai que cette jeune fille m’était sympathique, mais de là à l’embrasser, il y a un monde que dans ces temps-là, j’étais loin d’imaginer.

• Tu sembles surprise, je suis ta première !
• Oui, mais c’est sur ta langue !
• Un piercing, si tu en veux un, je peux te le faire, c’est très simple.
• Même mes oreilles ?
• Sans problème, tu as été héroïque, j’ai bien avancé dans ton dos, demain je te fais ces piercings et je continuerai la fin après-demain.

La main dans ma fourche et celle sur mon sein embrase rapidement mon corps.
La jouissance éclate en moi quand sa langue vient agresser la mienne divinement.
J’aurais envie de me retourner, mais mon dos me fait souffrir.
Anna doit le sentir, car elle prononce ces mots.

• Viens, assez de plaisirs, allons boire un café, tu as été forte et nous reprendrons demain après-midi.

Elle m’aide à me lever et nous passons dans la petite pièce où elle a été mettre sa blouse, une table et une cafetière, deux chaises.

• Je suis rentrée à midi, car je savais que tu arrivais.
Rocco m’avait dit qu’il partait à son rendez-vous, sinon le midi je reste dans ce petit réduit à écouter la radio.
• Met-là en marche, si tu as l’habitude.
• Non, à cette heure, je mets France Culture, j’écoute de la musique sinon ce sont des bla-bla et j’ai horreur de ça.

Chez moi aussi, les rares fois où j’avais le droit de regarder la télé, papa voulait voir du sport et maman Arte.

Même sur la télé, tous les séparent comme toutes ses amies semblent séparées dans les diverses familles que je connais.

• Tu snif ?
• Que veux-tu dire ?
• De la poudre, tu en as déjà prise !
• Tu me demandes si je me drogue, Rocco me fait fumer.
• Ça va calmer la douleur, mais attention, évite de devenir accro.
Moi je l’étais devenue, maintenant je prends un peu de coke pour être en forme, mais je sais doser.

Elle prend une petite plaquette sur une étagère sur laquelle est posée une lame de rasoir et un petit tube de papier.
Elle sort d’un tiroir un petit flacon, elle en verse et pour la première fois je la vois confectionner des lignes de poudres blanches.

• Tient, fait comme moi, je te préviens ça décoiffe, mais après tu te sentiras prête à courir le cent mètres, plus rapidement que la championne du monde.

« Snif, snif ».
« Snif, snif ».

Elle aspire, j’aspire, je plane, elle me regarde en rigolant.
Sa bouche ratt ma bouche, je sens que ce sera comme tout à l’heure.
Je me pose des questions sur ce que je viens d’accepter, je savais, pardon je voyais des piercings de plus en plus nombreux sur les filles et même les hommes.
Dans le monde d’avant parvis de Beaubourg et ma rencontre avec Brutus, puis mon amant, pour moi s’étaient de simples rebelles de notre société.
Grâce à eux, j’ai affiché que je faisais partie de ces rebelles.
Me mettre des piercings, c’est montrer à mon homme que je suis comme lui acceptant de vivre en marge de notre société de consommation.
Depuis que j’ai pris la route, je m’aperçois qu’il est possible de vivre en marge de cette société, même si pour cela il m’a fallu bafouer les valeurs apprises depuis ma naissance.
Je suis née avec une cuillère en argent, alors qu’il est possible de vivre sa vie en toute liberté.
La poudre, dans mon nez, commence à faire leurs effets, je plane.
Ma douleur disparaît comme par enchantement, quand la sonnette sonne.


• Merde, seize heures, je dois finir un taureau sur un mollet, reste là tu as des revues à ta disposition.

Anna me quitte, comment exprimer ce que je vois ou que je ressens.
Je suis bien, c’est bien plus fort qu’avec un joint.
J’essaye de regarder ces revues, avec mes yeux qui se brouillent.
Des femmes, des femmes, des femmes.
Pendant ces cinq jours, je pense que je vais découvrir ce monde que maman semble connaitre par l’intermédiaire d’Alice notre bonne...

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